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mercredi 25 février 2004

LA SOLITUDE DU PUNK BLESSE (Fable moderne)

En 1985, j’étais Punk. Genre sale mioche avec une crête, perf clouté et tout le toutim, pas très mur dans la caboche, un brin rebelle mais pas méchant pour un sou.
Cet été là, un gros concert de groupes aujourd’hui disparus se jouait dans notre bonne cité des Ducs et voilà une centaine de punks bourrés à la bière en train de faire les cons devant la salle du concert; dont votre serviteur pas le dernier pour la déconne.

Les habitants du quartier un peu effrayés par cette invasion barbare avaient appelé les flics qui ne s’étaient pas déplacés et avaient dû envoyer à leur place sous un prétexte fallacieux les pompiers qui, eux, se déplacent toujours.
Les pauvres gars en uniforme en plein cagnard (je me souviens qu’il faisait très chaud) étaient arrivés avec leur fourgonnette sous les huées des iroquois et autres mohicans. En descendant du véhicule, ils avaient eu le droit à un chambrage dantesque de notre part composé de vannes nulles et lourdes (c’est connu, le punk n’est pas là pour faire de la finesse d’esprit) du genre : « retourne regarder Dallas avec bobonne » ou quelques flatteries intéressées du style « elles sont cool tes bottes Pimpon, tu me les donnes » etc.… du Baudelaire quoi !
Les pompiers, voyant qu’ils n’avaient rien à faire là et surtout qu’il n’y avait pas de blessés hormis quelques épaves vomissantes sur le trottoir, repartent illico non sans jeter quelques regards noirs dans lesquels on pouvait lire « toi le hérisson, si t’étais seul, t’aurais pris ma botte cool dans ton cul, ça t’aurais appris le respect de l’uniforme».

Quelques heures plus tard, voilà notre Smithee chargé à l’Eku 28 pogotant comme un diable sur les épaules d’un autre danseur de ballet. Mon destrier étant aussi sobre que moi, il n’a pas manqué de faire une ruade qui m’a éjecté au sol aussi sec. Je me relève fier comme un prince, la crête de traviole, et repart faire du Kazatchok. Problème : mon bras gauche pend comme une vielle chaussette et ne réponds plus à mes injonctions. Montée au visage à 200km/h d’une grosse bouffée de chaleur, activation immédiate des glandes sudoripares, je me mets à suer comme un bœuf et constate que mon bras est pété ; je dessaoule illico et fais immédiatement moins le fier.

10 minutes après, me voilà dans le camion, pâle comme un linge, envie de gerber et le bras dans un truc gonflable. Et vous vous en doutez …en face de moi les pompiers qui s’étaient copieusement fait insulter quelques heures auparavant qui me regardent en se marrant gentiment. Gros moment de solitude.

PS : messieurs les pompiers, vous qui demandez actuellement la reconnaissance comme métier à risque (j’étais d’ailleurs persuadé que ça l’était déjà), je suis de tout cœur avec vous. Se faire chambrer par des punks bourrés c’est pas une vie et rester professionnels quand vous en tenez un sans défense entre vos mains, ça force le respect.